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Weekend en moto à Ainsa, Aragon - juillet 2024: balades dans le Sobrarbe
http://baladesencampingcar.eklablog.com/ainsa-a165776418
Départ en moto en milieu de matinée de notre domicile dans le Gers vendredi 12 juillet en direction les Hautes-Pyrénées. Nous avions oublié que le lendemain, le Tour de France faisait étape à Saint Lary Soulan... il y a donc beaucoup de circulation avant et sur la traversée de Saint Lary et nous voyons beaucoup de camping caristes espagnols en sens inverse venant s'installer pour le weekend dans les Pyrénées françaises. La circulation se fluidifie après le passage du tunnel d'Aragnouet et Bielsa. Nous mangeons tardivement à La Fortunada puis nous montons sur le village Tella pour y découvrir les ermitages. Nous n'avons jamais emprunté cette route sinueuse en camping car, nous profitons donc d'être en moto pour le faire.
Circuit des ermitages - TELLA
Perché sur un piton à 1387m d'altitude, le village de Tella domine le Mont Perdu. Au départ de l'église un chemin mène aux différents ermitages: San Juan y Pablo, Virgen de la Peña et Fajanillas. Le sentier bien tracé et aménagé forme un petite boucle d'environ 2km sans difficulté et nous offre un panorama extraordinaire. Il y avait encore beaucoup de fleurs à cette période, par contre les nombreux genêts avaient terminé leur floraison, dommage car au Printemps, les montagnes sont couvertes de touffes jaunes ce qui leur valent le surnom de "montagnas doradas", les montagnes dorées.
L' Ermita de los santos Juan y Pablo est le plus ancien des trois ermitages (période préromane) et le plus photogénique situé au pied du Punton de las Brujas (des sorcières). C'est le premier ermitage du circuit. Le sentier traverse une forêt avant de parvenir à l'intersection fléchée qui l'indique. Ensuite, toute la balade se fait à découvert.
Vue sur le village de Tella ci-dessus: une partie de l'ermitage San Juan y Pablo
L' Ermita de la Virgen de la Peña date du XVIème siècle. Il se dit que jusqu'à la guerre civile, un rite s'y préparait à l'occasion du rosaire et ses prières au mois d'octobre. Dix brebis étaient sacrifiées et leur viande était ensuite partagée entre les habitants de Tella.
Nous découvrons ensuite en contrebas le dernier ermitage: l'Ermita de la Virgen de la Fajanillas. En arrière-plan, on aperçoit un tapis jaune, ce sont les buissons de genêts qui colorent ainsi les montagnes.
Après cette petite marche à la découverte des ermitages de Tella, nous reprenons la moto et allons sur Ainsà où nous passerons deux nuits à l'hôtel Meson de l'Ainsa. https://mesonainsa.com/
Nous montons à pied à la vieille ville d'Ainsa pour boire un verre sur la Plaza Mayor puis nous dînons avec quelques tapas en basse-ville.
Visite du village Abizanda et découverte des gorges d'Escuain
Samedi matin nous roulons 25km au sud d'Ainsa pour visiter le petit village médiéval (150 habitants) d'Abizanda. Perché sur une colline à 600m d'altitude, il a la caractéristique de posséder une tour défensive d'architecture lombarde datant du XIème siècle et d'offrir une belle vue sur les montagnes. Nous avons aujourd'hui un ciel couvert ne nous permettant pas des photographies optimales, nous reviendrons sûrement lors d'une prochaine escapade en Aragon avec des amis ou nos enfants. La Torre d'Abizanda est jouxtée d'une abbaye du XVIIème siècle.
Depuis le village, un sentier court indique la petite grotte de Vichicanera et descend jusqu'à la rivière et un petit canyon. Deux chiens très gentils nous y ont accompagné. De temps à autre, ils se tapissaient au sol pour nous signifier leur envie de jouer, il fallait alors trouver et leur lancer un bâton! Je pense qu'ils ont pris l'habitude de se promener avec les visiteurs de passage.
Retour sur Ainsa pour la pause déjeuner et la sieste (c'est le double-effet sangria :) . Nous reprenons la moto dans l'après midi, dans l'autre sens cette fois, une vingtaine de kilomètres au nord d'Ainsa, en direction de Labuerda puis Escalona pour prendre ensuite la route étroite et qui semble interminable de la Garganta de Escuain. Ces gorges qui font partie du parc national d'Ordesa Monte Perdido sont plutôt méconnues. Accessibles depuis le hameau quasiment inhabité d'Escuain, nous n'avons pas regretté de ne jamais s'être engagés sur cette route en camping car... d'ailleurs je ne comprends pas qu'il n'y ait pas une interdiction de l'emprunter avec un gros véhicule car clairement c'est un plan galère, il est impossible de croiser un autre véhicule et de se ranger sur le côté!
Garganta de Escuain
Un petit bureau d'information touristique peut vous renseigner sur les parcours possibles de randonnée et sur l'oiseau iconique des Pyrénées aragaonaises, le "quebrantahuesos" (celui qui casse les oeufs) que nous nommons Gypaète barbu en français et qui fait partie de la famille des vautours. On a l'impression que l'employée du parc national est la seule âme qui vive dans ce hameau isolé aux maisons abandonnées. Nous avons toutefois vu deux maisons rénovées. Le quotidien devait être dur ici autrefois, l'isolement obligeant à une grande autonomie et à des compromis.
La route qui nous y a mené donne déjà par endroits un joli panorama sur la vallée du Yaga (du nom de la rivière qui la traverse). Le petit parcours des miradors (1.5 km) depuis le hameau d'Escuain confirme la beauté du paysage.
Boltaña, capitale du Sobrarbe
Dimanche, nous ne nous éloignons pas d'Ainsa car nous avalerons bien assez de kilomètres pour notre trajet retour. Nous n'avons que 7km à faire pour nous rendre à Boltaña. Nous avons traversé cette ville de nombreuses fois sans y prêter attention car la ville basse moderne n'a aucun charme particulier. Cette fois-ci nous décidons de découvrir son vieux centre et apprenons que sur les hauteurs il y a les ruines d'un château. Nous sommes agréablement surpris, le vieux centre est mignon, animé et on y retrouve bien sûr les maisons traditionnelles aragonaises en pierre brune. Quant au château du XIème siècle, la montée jusqu'à ses ruines vaut le détour car le site offre un beau panorama sur la vallée, ça vaut bien une petite suée.
Pique nique et baignade dans le rio Cinca à la suite de cette visite avant le retour à notre domicile. L'eau est fraîche même l'été dans le Rio. Lors d'un passage à Ainsa, vous pouvez aussi vous baigner dans le lac de Médiano. Les accès sont plutôt faciles à repérer en haute saison car il y a toujours plusieurs voitures garées près des endroits où l'approche du rio ou du lac est possible.
ci-dessus: un cliché sans personne dans l'eau lors d'un weekend précédent avec un orage en préparation!
à bientôt pour de nouvelles découvertes en ARAGON sur ce blog ou celui-ci: http://baladesencampingcar.eklablog.com/
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Petite escapade en Italie, à San Remo - mi-février 2024
L'hiver est doux dans le Sud de la France où nous habitons mais le soleil nous manque. Je me décide une quinzaine de jours avant les vacances d'hiver à réserver un vol et un appartement sans gros budget pour partir à deux, avec ma fille de 8 ans. Je ne cherche pas la chaleur mais un petit dépaysement et j'aime bien le bord de mer l'hiver. J'avais pensé à Nice mais nous y sommes allées en décembre 2021, c'est encore récent mais le prix du vol Toulouse-Nice avec Easyjet était intéressant. Pourquoi ne pas ensuite nous rendre en Italie? Deal, ce sera avion + train pour San Remo après avoir consulté le prix des locations.
Vive le hors saison! Nous avons logé dans un bel appartement de 75m2 (2 chambres) sous les toits (mais les pièces ont un bon volume) très bien situé avec une terrasse qui offre une superbe vue sur le Corso Augusto Mombello et une partie de la ville sur les collines pour 88 euros par nuit. J'ai trouvé cet appartement sur Booking sous le nom de "Mansarda luminosa in centro a Sanremo". Je l'ai également vu sur air'bnb mais plus cher.
CORSO AUGUSTO MOMBELLO
Ce Corso est une grande avenue qui relie le centre ville au bord de mer, il vous mène jusqu'aux vestiges du Fort Santa Tecla. L'originalité de cette avenue c'est la présence au milieu de grands parterres de fleurs et de palmiers. De part et d'autre de cette plate bande verte centrale se dressent d'élégantes façades colorées et cette végétation offre un drôle de contraste avec l'ambiance urbaine et la fréquentation de la rue.
Il y a de nombreux cafés et restaurants le long du Corso. Nous avons testé le salon de thé chic - pâtisserie Brancaccio, inauguré l'été dernier.
VESTIGES DE LA BELLE EPOQUE
San Remo, capitale de la Riviera dei Fiori (des fleurs), possède un patrimoine architectural de style Art Nouveau comme en témoignent ses hôtels, ses villas et palais et le casino. Durant la période connue en Europe sous le nom de "Belle époque", San Remo a connu une forte croissance qui s'est traduite par une demande accrue de logement raffiné pour les aristocrates de toute l'Europe: 190 villas et 25 hôtels ont été construits de 1874 à 1906. Vers la fin du XIXème siècle, de nombreux Russes aisés décidèrent de passer l'hiver dans la ville italienne, encouragés par la tsarine Maria Alexandrovna (voir Passeggiata del' Imperatrice).
Ci-dessous, photo de droite: la façade imposante et austère de style baroque du Palazzo Borea d'Olmo contruit au XVème siècle et situé dans la rue commerçante Via Matteotti. La famille d'origine vénitienne Borea d'Olmo y a vécu au XVIIème et XVIIIème siècle. De lignée noble, elle y a reçu du beau monde notamment des membres des familles royales espagnoles et britanniques. Le palais a ensuite abrité le musée de l'histoire de San Remo aujourd'hui transféré au Palazzo Nota. Désormais le Palazzo Borea d'Olmo est fermé donc seule la façade extérieure est visible.
Palazzo Borea d'Olmo
Certaines villas luxueuses sont devenues des hôtels haut de gamme, d'autres ont été achetées par la mairie, comme la Villa Ormond où siège désormais l'Institut de Droit International Humanitaire ou sont devenues des musées comme la Villa Nobel qui tire son nom de son propriétaire le scientifique suédois Alfred Nobel créateur du prix mondial le plus prestigieux et reconnu en sciences, littérature et paix.
Ci-dessus le Jardin de la Villa Ormond en libre accès. Honnêtement j'ai été très déçue. Certes en février je ne m'attendais pas à des parterres de fleurs mais de là à ne voir aucune fleur... De plus le parc n'est pas particulièrement entretenu par endroits et bien qu'il donne sur la mer, l'endroit est bruyant, on ne parvient pas à faire abstraction de l'effervescence de la route très passante qui le borde. Il y a différents spécimens de palmiers pour les amateurs cependant.
LE CASINO
C'est l'architecte français Eugène Ferret qui a conçu le casino de San Remo et qui a été son directeur les deux premières années. Inauguré en janvier 1905, le casino a d'abord été une lieu de fêtes et de spectacles -il fallait bien divertir les hôtes étrangers- avant d'obtenir l'autorisation de proposer des jeux d'argent par Mussolini en 1927. La jet set nationale et internationale a alors pu y jouer sans vergogne. Parmi les habitués des tables vertes au XXéme siècle il y avait le réalisateur italien Vittorio De Sica et le couple princier Rainier et Grace de Monaco faisant quelques infidélités à celui de Montecarlo.
Source carte postale: sanremostoria.it
PASSEGGIATTA DELL' IMPERATRICE
La promenade pavée de marbre bleu, blanc et rouge qui longe le bord de mer à San Remo rappelle l'âge d'or de la ville et son rayonnement à l'international au XIXème siècle. C'était une station balnéaire de la Riviera huppée et très fréquentée notamment les hivers. Certains des palmiers qui la bordent sont ceux que l'impératrice russe Maria Alexandrovna a donné à la ville en souvenir de son séjour en 1874 qu'elle avait particulièrement apprécié. Il est agréable de s'y promener et de faire le tour du petit parc de palmiers qui doit offrir du calme et de l'ombre l'été.
L'EGLISE ORTHODOXE RUSSE
Elle se trouve au début de la promenade de l'Impératrice. Elle a été construite en 1912 pour permettre à la communauté russe (environ mille ressortissants à ce moment là) de pratiquer leur culte. Le petit intérieur se visite pour deux euros. Il n'est pas permis de prendre des photos d'après le règlement.
Source: Guy Lerdung, promeneur photographe
Le PARC MARSAGLIA
Autant le jardin de la Villa Ormond ne m'a pas pas particulièrement plu, autant le jardin en hommage au compositeur italien Franco Alfano (né en 1975 à Naples et mort en 1954 à San Remo) a été un coup de coeur pour ma fille et moi. Près du centre ville mais calme, on a pris plaisir à s'y balader, en plus nous étions seules (avec le jardinier! ce petit écrin de verdure est d'ailleurs bien entretenu). Au centre du jardin se trouve un auditorium à ciel ouvert pour des concerts pendant la saison estivale.
La troisième photo, une vue aérienne, montre bien l'ensemble de l'auditorium avec le nombre de gradins. (source: site sanremostoria.it)
La PIGNA: la quartier de la vieille ville
La "città vecchia", la vieille ville de San Remo est surnommée la pomme de pin car ses ruelles montent en forme de grappes. Ce quartier médiéval garde une atmosphère particulière. Pas de voiture, peu de signes de modernité, le temps semble s'être arrêté. Cela fait bizarre de ne plus entendre aucun bruit car la circulation est dense en contrebas au centre ville, nous entendons le vrombissement des moteurs presque partout y compris lorsque nous nous baladons en bord de mer sur la Passeggiatta de l'Imperatrice. Ici, on a l'impression d'être dans une autre ville, en dehors de notre époque, loin du chaos humain. Mais si le silence fait du bien, il inquiète aussi un peu: "où sont les gens"? Nous avons croisé seulement trois habitants âgés et entendu l'écho de quelques travaux entrepris dans les maisons. La Pigna a un charme indéniable mais il ne faudrait pas que le quartier -faute de volonté politique et à force de désertion des habitants- ne sombre dans l'insalubrité. Je pense toutefois que le quartier doit être différent l'été avec peut-être des animations et des commerces éphémères ouverts.
Les Jardins Elena Regina & le Sanctuaire de la Madonna della Costa
Au sommet de la Pigna se trouvent les Jardins Elena Regina, un terme qui m'évoquait autre chose qu'un petit parc avec quelques palmiers, des graffitis et des déchets qui jonchent le sol! C'est quand même dommage ce manque d'entretien de la part de la capitale de la Riviera des Fleurs, ça casse un peu son image. Bref placés ailleurs, ces "jardins" ne mériteraient pas le déplacement mais la hauteur offre un panorama intéressant sur la ville.
Derrière les Jardins se dresse la façade de style baroque du Sanctuaire de la Madonna della Costa surmontée d'une flèche blanche et deux bas clochers.
Le bord de mer
San Remo possède deux ports: l'ancien petit port de pêche: Porto Vecchio et la marina de Portosole qui accueille les bateaux de plaisance, du voilier de taille moyenne à l'énorme yacht. Deux ports, deux ambiances avec d'un côté le vieux port proche du centre, animé par les conversations des seniors qui prennent le soleil sur un banc et regardent les poussettes et les jeunes mamans passer, et de l'autre côté le port de plaisance à l'écart où il ne se passe pas grand chose, où l'on mesure juste l'immense richesse de certains et où le mot "démesure" vient à la bouche des quelques badauds comme nous. Je suis toujours partagée lorsque je vois un gros yacht; entre l'admiration pour l'engin en lui-même et le dégoût de voir qu'autant d'argent peut être mis à une seule fin de villégiature de luxe ! Ma fille m'a demandée combien d'années de salaires il me faudrait pour acheter le yacht doré et elle n'a pas compris ma réponse: "une vie de travail ne suffirait pas" :)
La piste cyclable Del Ponente Ligure
La piste cyclable entre Ospedaletti et San Lorenzo al Mare couvre une distance de 26km aller. La piste a été construite sur l'ancienne voie ferrée, elle longe le bord de mer et elle est exclusivement réservée aux cyclistes avec une partie réservée aux piétons. La piste est donc sécurisée et peut être empruntée par tout type de public, enfants compris. Il y a plusieurs points de locations de vélo à San Remo faciles à trouver, sur la Passeggiatta de l'Imperatrice par exemple.
Avec ma fille, nous avons fait la portion San Remo - Santo Stefano al Mare (photo de droite ci-dessous), soit 24km aller retour. Activité sympa à faire en couple ou en famille de passage sur la côte.
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Une semaine en Sardaigne, octobre 2023
La Sardaigne n'était pas particulièrement prévue, elle n'était pas en tête de ma "travel bucket list". En fait, c'est une histoire que j'ai crue sans fin, celle d'un vol Volotea pour la Croatie annulé en 2020 pour cause de Covid, reprogrammé deux fois hors Covid mais vols annulés tout de même et finalement le quatrième, avec une destination différente et un passager de plus, fut le bon.
Nous atterrissons à Cagliari fin octobre pour séjourner une semaine à Chia à 55 km au sud ouest de la capitale Sarde. On ne le réalise pas forcément mais la Sardaigne est la deuxième plus grosse île de la Méditerranée après la Sicile. Elle ne se situe seulement qu'à 12 km au sud de la Corse à laquelle elle était rattachée il y a très longtemps mais les mouvements géologiques les ont séparées. Cette géologie tumultueuse à crée une ribambelle de petites criques le long des côtes.
Pour ce qui est du relief, 80% de la Sardaigne est constitué de zones de montagnes et de collines, un environnement préservé propice à la randonnée.
Très fréquentée en juillet-août, l'île est calme et sereine en hors saison. Nous avons croisé très peu de personnes lors de nos marches et avons eu des criques pour nous tous seuls. Peu de monde sur les plages aussi. Nous nous sommes baignés tous les jours, bien sûr la température de l'eau est plus fraîche mais rien d'insurmontable. Aucun problème de circulation le long de routes panoramiques et pas de problème de stationnement non plus près des plages, c'est très appréciable. Bien sûr, le tourisme tournant au ralenti à cette période, tous les bars et restaurants ne sont pas ouverts dans certains endroits mais nous ne sommes que mieux accueillis dans ceux qui le sont.
En conclusion, la Sardaigne hors saison c'est l'occasion de découvrir de beaux sites naturels en toute tranquillité et de tirer parti d'un climat doux qui permet de marcher sur les sentiers du littoral sans l'inconfort d'une grosse chaleur.
CAGLIARI
Point d'entrée du Sud de la Sardaigne, la capitale sarde (150 000 habitants) est une cité cosmopolite entre ses ruelles animées, la vieille ville juchée sur un éperon rocheux et son front de mer où sont déployés quelques bateaux militaires près des bureaux de la force navale italienne.
Le Bastione di San Remy a été construit à la fin du XIXème siècle sur des vestiges de remparts espagnols. Bombardé pendant la seconde guerre mondiale, le bastion a été ensuite reconstruit (ce qui lui donne cet aspect récent) et c'est aujourd'hui le monument incontournable de la ville. A la pointe sud du Castello, le coeur historique de la capitale, il offre un beau point de vue sur les rues alentours et la mer au loin.
Nous sommes dans le quartier nommé Il Castello au sein de la ville haute où se dressent quelques palazzi où vivait autrefois l'aristocratie. Le quartier abrite un bon nombre de boutiques et de cafés et on s'y éparpille dans un dédale de ruelles.
La cathédrale Santa Maria sur la Piazza Palazzo.
L'intérieur tout en marbre de la cathédrale ainsi que la crypte sont magnifiques.
Les belles façades colorées du front de mer.
Nous avons assisté à des parades et défilés militaires car nous étions à Cagliari pour la journée de l'unité nationale et des forces armées.
Randonnée Capo Spartivento, Chia
Nous garons notre voiture de location sur le parking de la plage Su Portu de Chia. Le sentier part de la Torre di Chia et rejoint le Capo Spartivento, un ancien phare transformé en petit hôtel 5 étoiles. Ensuite, plusieurs sentiers côtiers coexistent et on peut aussi par endroits longer le bord de mer et faire une pause baignade ou pique nique au niveau d'une crique. Nous avons parcouru environ 11km. C'est un itinéraire populaire mais fin octobre nous n'avons croisé que quatre personnes! Attention, il n'y a pas d'ombre donc il faut adapter les horaires de marche aux grosses chaleurs estivales et prévoir beaucoup d'eau, une casquette et de la crème solaire. Nos visages ont frôlé le coup de soleil à l'automne malgré le port de la casquette.
Cherchez les deux baigneurs ci-dessous :)
Un cactus perdu au milieu de la garrigue
Retour sur Chia et petit passage au niveau de l'étang avec ses flamands roses. Pause en fin d'après-midi en terrasse du petit bar de la plage Su Portu, ouvert jusqu'au 1er novembre. L'occasion de réviser mon italien "due bicchieri di vino biancho per favore, grazie".
La Torre di Chia vue depuis l'étang.
La presqu'île de SANT'ANTOCIO
Rattachée à la Sardaigne par une bande de terre, la plus grande ville de la presqu'île qui porte le même nom possède un front de mer animé, bordé de bars et de restaurants le long du port. Le tour du centre historique est rapide et n'a pas de charme particulier. La presqu'île est plutôt réputée pour quelques vestiges archéologiques d'origine phénicienne et punique et surtout pour ses petites plages, criques et cavernes.
Après la pause déjeuner en ville, on sillonne un bout de la presqu'île en voiture, on s'arrête à la Cala Sapone, une petite plage en bord de route, bof... On roule plus loin et on se gare près du panneau qui indique une autre cala, pas une plage. On emprunte un petit sentier côtier pour se rendre à la Cala Grotta. Un très chouette endroit pour sauter, plonger, explorer le fond marin (quel dommage que nous n'avions pas de masques! à prendre absolument) et nager vers la grotte fait son petit effet, on bascule dans une autre ambiance. La rive est accessible en baskets et avec des enfants pas trop jeunes, je dirais à partir de 6 ans en faisant attention à la descente et à condition qu'ils sachent nager sans peur lorsque c'est profond. Il n'y a pas beaucoup de place pour s'installer sur la roche. Quand nous y étions, nous avons partagé l'espace avec un petit groupe de jeunes italiens.
Route panoramique della COSTA DEL SUD
La route SP71 serpente sur 25km le long de la côte sud entre Chia et Teulada. A cette période, on peut rouler tranquillement pour observer le beau panorama qui s'offre à nous et s'arrêter quand bon nous semble pour prendre des photos, admirer la couleur de l'eau ou encore apercevoir une des nombreuses tours de guet qui surplombent la baie, vestige de l'époque coloniale espagnole. Le matin, nous avons croisé très peu de véhicules. La vue sur la mer accompagne tout l'itinéraire. L'eau prend une couleur différente selon la luminosité du soleil oscillant entre le bleu turquoise, une teinte émeraude ou un bleu plus foncé. Les plages de sable blanc Tuerredda et di Piscinni se trouvent sur cette côte mais nous avons préféré marcher et découvrir de plus petites criques, des endroits plus sauvages.
Nous nous arrêtons au hasard, marchons dans la garrigue, à la découverte de petites plages et criques. Ci-dessus, au pied de cette tour de guet, une petite piscine naturelle creusée dans la roche.
Ci-dessous, petite plage partagée seulement avec un autre couple. Vive le hors saison
Après notre pique nique au petit port de plaisance de Teulada, le ciel s'assombrit. Nous faisons toutefois une dernière halte pour voir les chèvres et boucs sardes en bord de mer.
BOSA
Nous remontons la côte Ouest dans la province d'Oristano, à 230 km au nord de Chia, pour visiter la ville de Bosa. Ce village de 8000 habitants entouré de collines verdoyantes surplombe la rivière Temo. En arrière plan, le château de Malaspina complète le tableau de ce site pittoresque.
Bosa a été le coup de coeur de notre séjour. On a adoré flâner dans ses ruelles étroites aux maisons pastels. Aucune voiture ne peut y circuler ce qui rend la visite encore plus agréable. Les rues serpentent jusqu'au château et notre ascension est lente car on s'arrête quasiment devant chaque maison pour la prendre en photo! Ces façades colorées donnent un charme indéniable à la ville mais ce n'est pas son seul atout.
La rue principale est Corso Vittorio Emanuele II, avec des bars, des restaurants et quelques boutiques. Elle est pavée elle aussi.
Nous avons beaucoup aimé aussi le petit port qui contraste avec le paysage de montagne en toile de fond et le quartier des Tanneurs qui commence à être rénové sur le quai de la rivière Temo donnant un nouveau souffle à la ville de Bosa.
Sur la rive gauche de la rivière sont alignées les anciennes tanneries, déclarées monument national en 1989. Les tanneries, jusqu’aux années 1960, étaient d’une grande importance économique pour le pays. Les bâtiments ont été construits loin du centre ville afin d'éviter que les mauvaises odeurs ne dérangent la population. Toutefois, le choix de la proximité de la rivière s'imposait car il fallait une grande quantité d’eau pour traiter le cuir.
Arche S'ARCHITTU
Après notre visite de Bosa, sur la route d'Oristano, nous faisons une halte au village de Cuglieri dont la toute petite plage se termine par une arche creusée dans la roche, modelée par la puissance de l'eau et du vent. On s'y rend depuis le bourg par un chemin dallé en bord de mer. D'un côté la mer, de l'autre des pâturages délimités par des murets en pierre et parfois même des haies de cactus.
Cet arche calcaire plongée dans l'eau turquoise offre un beau contraste de couleurs. C'est aussi un plongeoir de 15 mètres de haut qui avait accueilli les championnats du monde de plongeon de haut vol en 2001!
ORISTANO
Pour clôturer notre journée de visite sur la côte centre-ouest dont le but était de voir Bosa, nous nous arrêtons en fin d'après midi à Oristano qui prépare la soirée d'Halloween. Oristano compte 32 000 habitants, il y a donc beaucoup de boutiques, restaurants et bars, c'est une ville vivante. Sa visite n'est toutefois pas incontournable. Elle a une jolie place: la Piazza Eleonora d'Arborea entourée de bâtiments néoclassiques aux façades colorées, la Torre di Mariano qui marque l'entrée du coeur historique et quelques ruelles autour qui n'ont pas un charme inoubliable. Nous nous y sommes arrêtés pour se mettre dans l'ambiance d'Halloween et nous n'avons pas été déçus, atelier maquillage pour les enfants, distribution de bonbons par les commerçants, musique... Notre fille était ravie.
Randonnée sentier côtier / ancienne voie romaine CHIA - DOMUS DE MARIA
Notre randonnée sur l'ancienne route romaine devenue un sentier côtier a pour point de départ la plage Su Portu de Chia, nous avons marché 11km. Le ciel d'abord couvert a peu à peu laissé passer des rayons de soleil mettant en valeur la belle eau turquoise de la mer. Côté terre, la végétation est luxuriante et de type méditerranéenne. Là aussi, il y a très peu d'ombre donc cette marche doit se faire de bonne heure le matin l'été.
Notre pause pique-nique: une guérite près des antennes, ça grimpe et il n'y a pas vraiment de chemin bien tracé à la fin mais prendre de la hauteur nous a permis d'avoir ce superbe panorama sur la baie.
Vues de la tour de Chia depuis la plage Monte Cogoni sous différentes luminosités. La tour érigée au XVème siècle par les Espagnols pour prévenir toute attaque de corsaires domine cette longue plage très fréquentée l'été.
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Une semaine dans le Dorset, à Bournemouth, août 2023
Nous avons décollé de Carcassonne pour atterrir au tout petit aéroport de Bournemouth. Nous avons loué une voiture chez Hertz (agence qui a de drôles d'horaires; fermeture à 16h30 pas vraiment pratique quand le vol arrive à 17h!). Pour l'hébergement, nous avons loué un appartement très bien via AirB'n'B: https://www.airbnb.fr/rooms/19726577?source_impression_id=p3_1696090763_u%2FQBkXy5pX3VfbQj
Pourquoi choisir cette destination? Car Bournemouth, située au Sud-Ouest de l'Angleterre dans le comté du Dorset, est une bonne base pour rayonner sur la Côte Jurassique. Moins touristique et populaire que la côte des Cornouailles plus à l'ouest, la Jurassic Coast est cependant magnifique et mérite d'être découverte, elle est d'ailleurs inscrite au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
BOURNEMOUTH
Bournemouth est une station balnéaire familiale dans le Sud de l'Angleterre, la plus grande du Dorset. Comme de nombreuses villes anglaises de bord de mer, elle propose plein de choses pour s'amuser et profiter de ses vacances: jeux d'arcade, manèges sur son Pier (jetée), aquarium, grande roue, boutiques de souvenirs, bars, glaciers... Elle se distingue par la peinture fraîchement refaite de ses Beach Huts, des cabanes de plage colorées que les familles anglaises louent ou possèdent. Nous retrouverons cet alignement de cabanes dans d'autres stations de la côte car elles sont incontournables Outre-Manche, elles symbolisent un art de vivre à la Britannique en quelque sorte avec des familles qui s'y retrouvent le dimanche pour un pique nique amélioré accompagné de vin rosé, pour un anniversaire ou pour prendre l'air tout en étant à l'abri du vent et presque des regards et lire tranquillement.
Les Lower Gardens de Bournemouth sont très fréquentés l'été. On y bronze ou on joue sur la pelouse, on sirote une bière ou on déguste une glace et on s'émerveille comme des gamins au premier écureuil que l'on voit. A la fin de la traversée du parc, on tombe sur le centre ville et ses rues commerçantes.
En Grande-Bretagne, les jetées sont des structures emblématiques du bord de mer, héritage de l'époque Victorienne pendant laquelle séjourner à la mer devenait à la mode et il fallait bien attirer et divertir les citadins fortunés. Avec leur allure de fête foraine, elles sont toujours dédiées au jeu et au divertissement. La jetée de Bournemouth fait 300 m de long et son accès est payant d'avril à octobre, ce qui n'est pas cool du tout, les attractions étant déjà payantes..
Depuis la plage de Bournemouth, on aperçoit au loin les falaises Old Harry Rocks.
Hengistbury Head Nature Reserve
Cette réserve naturelle aménagée pour la promenade est très agréable. Nous avons eu une météo ce jour-là très instable et capricieuse de sorte que le ciel est différent sur presque tous nos clichés! Toujours prévoir casquette, lunettes de soleil, T-shirt mais aussi une petite veste et un K-way l'été sur les côtes anglaises... https://www.visithengistburyhead.co.uk/Visitor-Information/Visitor-Information.aspx
A quelques petits kilomètres à l'ouest de Bournemouth, au niveau de la plage de Southbourne, se dresse en front de mer un quartier résidentiel chic qui profite d'un accès facile à pied ou en vélo à la réserve naturelle de Hengistbury Head. En voiture, on peut rouler jusqu'au Hiker Café mais au-delà toute circulation est interdite pour préserver les habitats des différentes espèces qui y cohabitent. Il faut donc se garer le long de la route puis soit prendre le petit train (d'avril à fin octobre) qui vous emmène jusqu'à l'estuaire Mudford Pit, soit enfourcher son vélo ou marcher. Nous avons marché sur les chemins dédiés dont il ne faut pas s'écarter pour ne pas mettre en péril la nidification des oiseaux. Un Visitor Centre présente toute la faune et la flore présente sur la réserve et explique le mode de vie des hommes qui y vivaient à la Préhistoire. Beaucoup de bruyère de part et d'autre des sentiers en début de parcours qui commençait à faner, cela doit faire des tapis roses-mauves magnifiques au Printemps.
A la fin de Southbourne beach, au-delà de la ligne des rochers (première photo), on entre dans la réserve avec une plage de galets (seconde photo).
Mudeford Spit est une bande de sable qui forme une barrière naturelle entre le port de Christchurch et la haute mer. Voilà une vue aérienne pour mieux se rendre compte (deux premières photos: site internet Dorset walks). Les cabanes colorées donnent soit côté mer soit côté rivière, l'Avon. Des blocs sanitaires, toilettes et douches sont à disposition des propriétaires ou locataires et visiteurs. Au centre, il y a une zone avec quelques bars et restaurants avec des terrasses, ici on privilégie le plein air.
J'ai écrit plus haut "cabanes colorées" mais il s'agit davantage de petites maisons de vacances que de "beach huts". Elles ont le confort nécessaire pour y passer le weekend ou quelques jours: cuisine, salon, coin nuit sous le toit. il faut juste s'organiser puisque l'accès à l'estuaire est impossible en véhicule. Je pense que les familles rejoignent Mudeford Spit par ferry depuis le port de Christchurch, ainsi pas besoin de traverser une bonne partie de la réserve, elles arrivent directement sur l'estuaire.
Je dirais que la boucle que nous avons faite du parking jusqu'à Mudford Pit en traversant la réserve à un endroit différent au retour, devait faire 6-8 km. Avec un bon arrêt pique nique et jeu sur une petite plage au niveau de l'estuaire, ça passe très bien avec un enfant.
DURDLE DOOR & LULWORTH COVE
Durdle Door est une arche de pierre calcaire qui s'avance dans la mer et c'est incontestablement la mascotte de la Côte Jurassique, l'endroit le plus photographié du Dorset. Cette attention est méritée car le site est magnifique et vaut clairement le détour. Il y a deux possibilités pour le stationnement: soit le parking en contrebas au niveau du village de Lulworth Cove soit celui de Durdle Door Holiday Park situé sur la falaise au-dessus de la plage de Durdle Door, les deux ont le même tarif: £10. Mieux vaut arriver vers 9h afin d'éviter la foule, le lieu est très fréquenté. Nous avons pu profiter de la plage de Durdle Door presque seuls à 9h alors qu'elle était beaucoup plus fréquentée à partir de 11h.
Cette arche serait vieille de 140 millions d'années et s'est formée suite à l'érosion marine qui a progressivement fait disparaître les couches les plus fragiles de la pierre, ne laissant que l'arche. Elle me fait penser à un éléphant qui plongerait sa trompe dans l'eau pour se désaltérer.
Nous avons profité du soleil et d'une température douce ce jour là pour nous baigner dans la Manche, qui est froide certes mais guère plus que dans certains coins de la Galice en Espagne. La plage est abrupte, il y a du fond de suite et pas mal de courants, il faut être vigilant.
Le dégradé de couleurs est superbe sur la plage Man O' War entre le bleu du ciel zébré de nuages blancs, le bleu-turquoise de la mer, le sable orangé et les roches calcaires. L'endroit a été un gros coup de coeur. Encore une fois, mieux vaut privilégier une visite en début de matinée afin de pouvoir s'imprégner de la magie du lieu en toute sérénité.
Retour sur le parking et petite montée pour découvrir Lulworth Cove, une petite crique presque circulaire à l'eau bleu clair. Des activités nautiques sont proposées et le site est très fréquenté par les touristes et les familles en été. Malgré tout, si on porte son regard au loin et que l'on se tient un peu à l'écart, on parvient à profiter de la beauté de ce site naturel.
GOLDEN CAP
La plage et les sentiers de randonnée sont accessibles depuis Seatown et son parking au tarif unique de 8£. Nous y sommes allés une journée pendant laquelle la météo a été très instable jonglant entre éclaircies, vent et petites averses. Les panoramas qu'offrent le cap sont magnifiques mais nous avons manqué de luminosité, c'est dommage. Il avait beaucoup plu la veille et les sentiers était boueux et glissants, à certains passages, on marchait un peu sur les fougères pour moins patiner... une drôle d'ascension qui a fait rire notre fille de 7 ans. L'ascension de la colline de 191m (oui, j'appelle ainsi le plus haut sommet de la côte sud de l'Angleterre!) est agréable sinon avec un chemin frayé dans les fougères, la traversée de prairie et un sentier parfois bordé de végétation dense et fleurie. On se sent seuls au monde dans ce coin de campagne anglaise au sommet duquel un changement de décor s'opère avec la vue sur la mer et la baie avec un beau contraste de couleurs.
Pas de baigneurs sur cette plage avec ce ciel tourmenté mais des familles à la recherche de fossiles dans la roche munies de pioche.
MIDDLE BEACH & SWANAGE
La plage de Middle Beach située près du village de Studland est petite et a un côté sauvage préservé qui en fait un site agréable pour se balader une petite heure sur son itinéraire de la journée. Il y a un nombre incroyable de galets, gris, blancs, rosés, noirs et quelques coquillages originaux de forme conique. Nous avons trifouillé le sol en quête de fossiles mais le jour déclinant ne nous a pas facilité la tâche. Nous nous sommes arrêtés à Middle Beach une fin d'après midi, en repérage d'un sentier qui mènerait aux Old Harry Rocks. Malheureusement, il y a eu un effondrement, un glissement de terrain qui le rendait impraticable. Nous avons pu toutefois voir les falaises de loin.
Petite station balnéaire de 10 000 habitants, Swanage est cependant animée l'été avec un festival de musique sous chapiteau dans un parc et des petits food trucks autour. Viennent ensuite les traditionnelles beach huts à l'entrée de la ville côté mer et le possibilité de boire un verre de vin en terrasse face à la mer ou de déguster une crêpe ou une glace. Une étape sympa en fin d'après midi au retour d'une visite.
OLD HARRY ROCKS
Pour voir ces belles falaises de craie qui se dressent à 35m de haut, il faut se garer au South beach car park de Studland (après avoir passé le pub Bankes Arms tout en pierre) . Il faut ensuite emprunter le sentier de la forêt qui se trouve derrière les toilettes publiques et au bout de 2km, nous sommes sur les falaises.
Studland est un joli petit village avec quelques maisons en pierre et aux toits de chaume.
Ci-dessous: la façade du pub Bankes Arms et son jardin avec vue sur la mer
Le chemin qui mène aux falaises est tout plat, donne quelques points de vue sur la mer tout du long et nous y avons vu de nombreux papillons sur les fleurs et fougères qui le bordent. Il y a aussi la possibilité d'emprunter un petit passage dans une petite forêt épaisse où la lumière du jour a du mal à filtrer lui conférant une ambiance lugubre. Nous y sommes passés au retour.
Des nuages s'emparent du ciel bleu jusqu'ici, c'est le défaut de l'Angleterre, les belles éclaircies chassées en quelques minutes! Nous apprécions le site tout de même et prenons plaisir à déambuler sur le haut des falaises et à les photographier de tous les côtés. De nombreux goélands et cormorans nichent dans ces formations calcaires appelées ainsi en référence au pirate Harry Paye qui avait l'habitude de jeter l'encre de son bateau dans le port de la ville de Poole située 9km plus loin par la mer.
Ces falaises britanniques sont souvent comparées à celles d'Etretat en Normandie mais n'ayant pas encore vu celles-ci, je vous laisse juger si vous les connaissez. Ces arches et colonnes naturelles évolueront; érodées par les vagues et le vent, elles prendront de nouvelles formes dans les décennies à venir.
Proches des rochers du Vieil Harry, se trouvent deux "pinacles" complètement détachés de la "roche mère". L'érosion en créera d'autres mais à l'échelle du temps géologique, ce n'est pas pour l 'immédiat! En arrière-plan, nous avons une vue sur la ville de Swanage.
WEYMOUTH
Weymouth est une station balnéaire bien plus grande que Swanage. Elle compte 60 000 habitants, il y a davantage de circulation, de rues commerçantes, de bâtiments résidentiels ou autre. Plusieurs parkings payants permettent de ne pas galérer pour se garer et de rallier le port à pied en une quinzaine de minutes.
Le port de Weymouth est très mignon avec les belles façades colorées des maisons à trois étages qui le bordent. Je ne saurais dire si elles sont géorgiennes ou victoriennes. Les maisons d'époque britanniques sont des propriétés construites à une certaine période qui tirent leur nom du monarque de l'époque (la reine Victoria, le roi George etc) avec un style architectural distinct pas toujours évident à identifier.
Nous avons remarqué pendant ce séjour dans le Dorset, que le soleil revient (voire fait son apparition lors d'une journée maussade) entre 18 et 20h; l'heure idéale pour se balader le long du port et prendre une pinte en terrasse en regardant les enfants pêcher le crabe.
Les quais étaient décorés avec des fanions en laine et autres petits ouvrages faits en laine sur le thème de la mer: mouettes, sirènes, poissons, pieuvres...
CORFE CASTLE & VILLAGE
Nous n'avons pas eu de chance sur cette journée de visite, il a plu des trombes! Lorsque, peu après s'être garés en contrebas du village, nous avons pris le sentier pour le rejoindre en longeant le terrain sur lequel se trouve le château, nous avions eu une belle éclaircie nous laissant espérer que nous allions peut-être échapper aux mauvaises prévisions une partie de la matinée mais non! Ce fut la pire journée "climatique" du séjour, une tempête sur la côte anglaise mais aussi de l'autre côté de la Manche sur les côtes Normandes.
Les maisons en pierres grises du village de Corfe castle lui confèrent une atmosphère médiévale ainsi que les pubs The Fox Inn et Bankes Arms. En arrière-plan, les ruines du château construit par Guillaume le Conquérant dominent le village. Le château offre une belle vue sur la campagne environnante. Il y avait un petit jeu de piste pour les enfants avec des indices à collecter et à consigner sur une fiche pour obtenir une pièce en bois du National Trust et des jeux médiévaux (quilles et autre) à tester à différents points du site. La visite aurait pu être sympa si nous n'avions pas du la faire au pas de course à cause de la force du vent et des averses.
Nous avons pique-niqué tous les midis mais ce jour-là nous avons pris un bon petit repas dans un pub avant de rejoindre le Tank museum.
TANK MUSEUM
La visite du musée des blindés dans le camp militaire de Bovington a été un plan B afin de passer l'après-midi à l'abri lors de la journée météo agitée. Nous n'avons pas été les seuls à avoir cette idée mais le musée est grand et nous avons pu profiter de chaque salle à notre rythme, regrettant juste que l'horaire de fermeture soit à 17h en pleine saison car nous n'avons pas vu le temps passer (comptez 2h30/3h de visite!)
Cette visite-solution de repli a été une bonne surprise. Je ne suis pas particulièrement intéressée par le domaine militaire mais il faut reconnaître que ce musée captive: la richesse de sa collection, certaines mises en scène, les anecdotes, les petites histoires qui font partie de la grande Histoire, les progrès technologiques mais le destin souvent tragique des hommes qui ont conduit ces engins... tout cela vous happe. Et bien sûr, comme dans tous les musées britanniques depuis longtemps, il y a des petites activités ludiques pour les enfants et la possibilité d'enfiler casque, casquette et autres accessoires militaires.
BEAULIEU SUPERCAR WEEKEND
Le National Motor Museum est situé dans le village de Beaulieu dans le comté du Hampshire à 41 km au Nord Est de Bournemouth. Il se visite toute l'année. Sur le même site se trouve The world of Top Gear, une exposition de quelques véhicules transformés dans l'émission du même nom diffusée par la BBC depuis 1977! Et il y a aussi le Beaulieu Palace House, belle demeure du XIIIème siècle. Beaulieu propose plusieurs événements mais le temps fort de l'année c'est le Supercar Weekend qui rassemble un nombre incroyable de voitures de luxe, je crois que toutes les grandes fortunes britanniques s'y donnent rendez-vous! Parkings, prés, jardin du château...les véhicules sont partout, on ne sait plus où donner de la tête!
Exposition de Ferrari devant le château.
La voiture De Lorean popularisée par la saga "Retour vers le Futur" et que nous avons rêvé de conduire pour nous balader dans le temps.
Petit tour dans la ville voisine de Lyndhurst en fin d'après midi où il y a une belle concession Ferrari pour ceux qui ont les moyens :)
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15 jours au Salvador - février 2023
Le Salvador, quelle drôle d'idée... Nous pouvions deviner à l'expression des visages de nos proches la pensée qui occupait leur tête. Venait très vite la question de la sécurité de ce tout pays d'Amérique centrale. Ceci dit, nous nous sommes surpris nous-mêmes à partir là-bas.
Normalement, pour nous, un tel voyage se prépare longtemps en avance en amont mais là nous nous sommes laissés guider par un concours de circonstances et par notre instinct et je dirais même le choix du coeur. Mon mari a fait connaissance dans sa première vie professionnelle d'un musicien Salvadorien. Le courant est bien passé, une amitié s'est nouée et mon mari lui avait rendu visite au Salvador en 1994. S'ensuivirent des échanges de lettres jusqu'à ce que chacun change d'adresse, commence une vie de famille et se perde de vue. Ce sont les réseaux sociaux qui leur ont permis de récemment se contacter à nouveau, avec beaucoup d'émotions, le lien est resté intact. "Et si on y allait?" . C'était il y a tout juste 4 mois après la reprise de contact.
Le 18 février 2023, après un vol Iberia Bordeaux-Madrid puis Madrid-San Salvador (de 12h celui-ci), nous foulons donc le sol salvadorien accueilli à l'aéroport par Paiz, l'ami de mon mari sous une chaleur écrasante. Durant notre séjour, nous avons logé chez lui à Lourdes (à 23km à l'ouest de San Salvador) ainsi que dans quelques hôtels au gré de nos visites. Nous n'avons pas planifié nos visites, un programme à l'avance. Nous avions juste repéré quelques centres d'intérêts et acheté le guide El Salvador 2018-2019 du Petit Futé, le seul que j'ai pu trouver, et il a été d'une bonne aide notamment pour l'indication des numéros de bus à prendre pour se rendre à différents endroits.
Le tourisme international est encore marginal au Salvador moins fréquenté que le Mexique ou que son pays voisin le Guatemala. Le dépaysement n'en est que plus grand car on se mêle à la population locale, surtout si comme nous, vous ne passez pas par une agence de voyages et vous vous déplacez en bus. Il n'y a aucun problème de sécurité pour les touristes étrangers ni sur les sites le plus connus ni dans des petites ou grandes villes, aucun incident ou agression n'est à déplorer. Quant à la sécurité en général, la mise en oeuvre de la politique du président actuel Nayib Bukélé envers les membres des gangs maras, les "pandillas" qui on terrorisé les salvadoriens pendant des décennies, porte ses fruits. Le Salvador n'a plus le triste record du plus haut taux d'homicides par jour, c'est devenu un des pays les plus sûr du continent américain.
Vous trouverez donc au Salvador de très belles découvertes à faire, la possibilité de varier les expériences entre villes, océan et volcan - et une population accueillante, heureuse et confiante en l'avenir car enfin soulagée des maux qui ont meurtri son pays.
Playa El Tunco
Peu après notre atterrissage, nous prenons la route direction El Tunco car notre ami est attendu pour jouer à l'hôtel La Guitarra qui possède un bar branché proposant des concerts tous les weekends. Nous avons le décalage horaire dans les pattes et nous ne pourrons pas tenir jusqu'au bout du concert. Quoi qu'il en soit, dès le début de soirée, nous avons senti que Playa El Tunco est le point de ralliement des surfeurs et des jeunes (et moins jeunes :) ) qui aiment faire la fête. Nous nous couchons pas très tard et serons réveillés par nos voisins de chambre qui eux continuent la fête. Nous nous levons ensuite sans problème vers 06h30 et pouvons admirer la belle vue sur la plage de sable noir depuis la terrasse de notre chambre sur laquelle j'ai vu mon tout premier iguane salvadorien qui s'est mis à courir paniqué dès qu'il m'a vue!
El Tunco est un endroit dédié à la détente et au tourisme pour les locaux et de plus en plus d'étrangers car ce petit village, devenu une station balnéaire branchée à seulement une heure de route de la capitale, mise tout sur le surf. Pour la baignade, il faut faire attention au courant parfois fort et aux vagues-rouleaux comme c'est le cas pour de nombreuses plages de la Côte Pacifique.
La terrasse de notre chambre avec vue directe sur la plage Le Walk of Fame de l'hôtel :)
Les chambres qui donnent sur le jardin, avec terrasse et hamac également Notre première "pupusa" au fromage pour le petit déjeuner
La piscine pain plat nature ou garni, fait de farine de maïs ou de riz
San Salvador
C'est la capitale d'El Salvador. Elle compte environ 300 000 habitants en son sein, 2 millions si on compte l'agglomération. Les routes périphériques pour la rejoindre sont ultra congestionnées, le trafic est impressionnant. Il faut s'armer de patience et être très vigilant si vous êtes au volant, ça zigzague entre les voies, ça freine, ça klaxonne!
La ville a bien souffert avec notamment les nombreux tremblements de terre qui l'ont touchée et dont le dernier, qui remonte à janvier 2001, a été particulièrement violent avec une magnitude de 6.1 sur l'échelle de Richter, laissant la population (habituée jusqu'alors à de petits séismes) en état de choc. Elle est également le symbole d'un lourd passé politique corrompu avec l'assassinat en pleine messe de Monseigneur Oscar Romero en 1980.
Aujourd'hui, un vent de renouveau souffle sur la capitale: de gros travaux sont entrepris pour réhabiliter le centre historique, la construction d'une bibliothèque moderne est en projet avec le parrainage et une aide au financement de la Chine et surtout, les Salvadoriens peuvent enfin arpenter les rues du centre le soir et prendre le temps de flâner en toute sécurité sur la petite place autour de laquelle se trouvent le Palais et le Théâtre National et à quelques pas, la Cathédrale métropolitaine Saint Sauveur. Dans certaines zones de la capitale toutefois, il faut rester vigilant.
San Salvador pourra peut-être décevoir quelques voyageurs aguerris habitués à une plus grande concentration de bâtiments historiques ou d'intérêt dans le centre ville d'une capitale, mais elle a son charme et n'a pas fini de surprendre je pense étant donné les chantiers et projets qui se préparent.
Le Palais national
La cathédrale, détruite par un incendie en 1950, a été reconstruite en 1999. Elle surprend avec sa taille imposante et la forme quasi rectangulaire du corps principal de l'édifice. Le toit est totalement plat avec à l'avant deux tours rectangulaires. Le dôme coloré qui ressort à l'autre extrémité de l'édifice abrite le choeur de la cathédrale.
Dans le pays, de nombreuses fresques et portraits rendent hommage à l'archevêque Oscar Romero devenu un martyre après son assassinat en pleine messe en 1980. La guerre civile faisait rage dans son pays opposant le partisans du FMLN soutenus par Cuba et le Nicaragua et le gouvernement salvadorien en place soutenu par les Etats-Unis. Selon l'ONU, les escadrons de la mort pro-gouvernementaux, la police et l'armée salvadorienne seraient responsables de 85% des violences et meurtres perpétrés durant cette période (1979-1992) et la guérilla menée par le FMLN de 5%. Oscar Romero a pris la parole au nom des pauvres et des victimes de ces terribles violences allant même jusqu'à ouvertement condamner le soutien militaire américain au gouvernement du Salvador et à encourager les soldats à désobéir aux ordres de tirer sur des civils innocents. Ses positions et prises de parole lui ont valu le respect et l'admiration de nombreux salvadoriens ainsi qu'une nomination au Prix Nobel de la Paix mais lui ont coûté la vie.
Région OCCIDENTE
L'ouest du pays présente une belle diversité de sites à découvrir: volcans, lacs, villages coloniaux et mêmes quelques vestiges archéologiques précolombiens. C'est aussi la zone où se concentrent le plus les plantations de café et où on peut suivre la Route des Fleurs et s'arrêter lors du parcours dans les villages qu'elle traverse. Cette région comprend les départements de Sonsonate, Ahuachapàn et la moitié sud du département de Santa Ana (des noms importants lorsqu'on prend les bus!)
Santa Ana
Située à 66km de la capitale, Santa Ana est la deuxième ville la plus importante du pays avec 260 000 habitants. Les plantations de café qui entourent la ville ont fait de Santa Ana la ville la plus riche du Salvador au début du 20ème siècle. On peut constater aujourd'hui cette richesse à travers l'élégance des édifices du centre historique.
Lorsqu'on arrive depuis San Salvador par le bus n°201 à la gare routière (qui aurait un grand besoin de rénovation, les bus se garent sur de vieux pavés poussiéreux), on marche ensuite dans un grand marché à ciel ouvert où de très nombreux étals proposent de tout: nourriture, habits, jouets, quincaillerie, produits de beauté... de quoi satisfaire tout type de besoins. Nous verrons des étals sur les trottoirs dans d'autres villes au cours de notre séjour mais de manière moins concentrée. A Santa Ana c'est une grande zone qui est occupée par ces étals qui font office de boutiques. Mon mari, qui avait visité le Salvador en 1994, m'a dit que c'était pareil à ce moment là à San Salvador alors qu'aujourd'hui il y a une volonté dans la capitale de favoriser les commerces dans un bâtiment.
On parcourt ce dédale de rues grouillantes et animées pour rejoindre le centre historique beaucoup plus calme. J'ai bien aimé ce contraste entre les scènes de vie de marché telles qu'on se les représente dans un pays d'Amérique centrale/du Sud qui sont pour nous surprenantes voire un peu déconcertantes et la tranquillité du centre historique aux rues bien goudronnées et qui abrite de beaux monuments et bâtiments de différents styles architecturaux.
Nous découvrons la seconde vie des vieux bus scolaires américains
Il n'y a pas que les bus urbains qui ont droit à de belles couleurs, de nombreuses façades sont peintes avec des couleurs vives pour égayer les villes et villages.
Le joli centre historique de Santa Ana
Le théâtre national de style baroque de Santa Ana, construit en 1902, est un des joyaux architecturaux du pays.
La mairie construite en 1874
La cathédrale de style gothique de Santa Ana -dont la construction a débuté en 1906 et s'est achevée en 1959- possède une architecture totalement inédite qui tranche de façon saisissante avec le reste des cathédrales du Salvador qui sont plutôt de style colonial espagnol. La cathédrale a des dimensions impressionnantes et sa façade blanche gothique est magnifique, malheureusement, en cours de rénovation, elle était partiellement cachée par des échafaudages.
Voilà ci-dessous la photo sans les travaux (source Infoguia El Savador) L'église El Carmen, 18ème siècle, de style néo-gothique.
Lago de Coatepeque
Ce lac situé à 740m d'altitude est d'origine volcanique. Il s'étend sur 25km et atteint jusqu'à 115m de profondeur! Depuis San Salvador, il faut prendre le bus n°201 du terminal El Occidente jusqu'au terminal de Santa Ana qui se trouve dans le marché puis monter dans le bus n°210 pour aller jusqu'au lac Coatepeque. A l'approche du lac, dans les derniers kilomètres, la route est bordée de fleurs. On peut marcher un peu autour du lac (il y a quelques résidences haut de gamme avec jardin privé mais on peut tout à fait marcher au bord du lac) puis rejoindre la zone des bars et restaurants. Attention, il y a de minuscules moustiques mais nombreux et voraces et dont les piqûres démangent énormément! Le répulsif est de mise. Les Salvadoriens les appellent "zucandos". Je me serai bien passée de leur rencontre (21 piqûres réparties sur les deux bas de jambes ) Pour avoir une belle vue du lac, ne pas hésiter à prendre de la hauteur en longeant la route. Ce lac est logé dans un bel écrin de verdure et de végétation luxuriante.
Il est parfois arrivé qu'entre le mois de juin et celui de septembre, l'eau du lac vire à une incroyable couleur turquoise. Ce changement de couleur serait dû à la prolifération d'une micro-algue. Ce phénomène dure généralement quelques semaines et inquiète les autorités car la présence de cette algue favorise le développement de bactéries nocives pour la santé.
Crédit photo ci-dessus: Parismatch.com Au Salvador un lac devient turquoise à cause des algues
Volcan de Santa Ana
Il se trouve dans le Parc national des volcans qui comprend donc le volcan de Santa Ana, le volcan Izalco et le Cerro Verde, ce dernier étant un parc national à lui tout seul! Attention: qui dit parc national veut dire règlementation. Il faut arriver au parc à 10h. On ne monte pas au volcan et on ne redescend pas à n'importe quel horaire, d'ailleurs il n'y a que deux bus l'après-midi pour quitter le parc national, un à 13h30 et un à 16h. Nous sommes partis très tôt le matin de San Salvador, nous avons pris le bus n°201 au terminal del Occidente jusqu'à El Congo (comptez environ 1h15) où nous avons eu du mal à comprendre où était l'arrêt de bus pour le parc. Nous avons alors hélé un taxi qui nous y a conduit et sommes montés à bord du bus n°248. Le bus s'arrête avant l'entrée du parc. Nous avons été accueilli (ou plutôt cueillis :) ) par un guide qui nous a proposé de nous accompagner tout le long de l'ascension du volcan pour 3 dollars par personne. Il n'y a pas d'obligation mais c'est difficile à comprendre sur le moment et comme nous ne sommes pas à l'entrée du parc et qu'il n'y a pas de fléchage, nous avons (tous les passagers du bus, essentiellement de jeunes allemands) suivi le guide. Lorsqu'un petit kilomètre plus tard on arrive à l'entrée du parc (droit d'entrée à 3 dollars par personne) où démarre vraiment le chemin de randonnée et où les rangers nous accueillent, nous donnent les consignes et conseils, on comprend que ce n'est pas nécessaire d'être accompagné surtout que ces jeunes avaient un rythme de marche qui n'était pas du tout le mien et que je n'aime pas qu'on m'attende avec l'impression d'être un boulet... sans compter que je veux pouvoir m'arrêter quand je veux pour prendre des photos, bref j'ai dit au guide de ne pas nous attendre, qu'on faisait l'ascension seul. Donc, randonner dans le parc avec un guide pour le volcan de Santa Ana n'est absolument pas obligatoire, contrairement à ce que j'ai pu lire dans des blogs (mais information de 2018) et il n'y a aucun souci de sécurité car des agents de la police touristique sont présents sur le chemin ainsi que des employés du parc (peut-être que par le passé des marcheurs se sont fait détrousser, cela est arrivé aussi chez nous, sur le chemin de randonnée menant au Python des Neiges à la Réunion par exemple). On peut aussi prendre son temps une fois arrivé au cratère pour l'admirer, la seule contrainte étant de redescendre à temps afin de ne pas louper le bus du retour, le personnel du parc y veille.
Le chemin qui gravit le volcan est en montée constante pendant 4 km jusqu'au cratère. Toutefois, si on a l'habitude de marcher et qu'on le fait à son rythme, la randonnée est accessible pour la plupart des gens. Au début, on traverse une partie de forêt sur un sentier bien tracé avec parfois quelques marches. On peut admirer les deux autres volcans: le Cerro Verde qui a un petit air du Puy de Dôme en Auvergne et l'Izalco. Puis, plus on se rapproche du sommet, plus la végétation se fait rare, la terre est fine, poussiéreuse et sèche. Autour du cratère, on marche sur un tapis de pierres volcaniques issues des différentes éruptions et on a une superbe vue sur le Lac de Coatepeque. Le vent permet de bien supporter la chaleur pendant l'ascension. Toutefois, il faut penser à bien se protéger du soleil qui cogne dur.
En dialecte indigène le Volcan de Santa Ana s'appelle Llamatepec. C'est le plus haut volcan de parc avec 2381m. Ses dernières éruptions ont eu lieu en 1904, 1920 et 2005. L'explosion provoquée par la dernière éruption a expulsé des cendres et des roches ainsi qu'une coulée de boue chaude qui a emporté deux personnes sur son passage et a entraîné l'évacuation de la région de San Blas. Aujourd'hui, un lac d'acide chaud couleur jade occupe le fond du cratère et nous pouvons voir son activité avec les fumerolles qui rejettent du soufre (que l'on sent aussi d'ailleurs).
Vue sur le lac Coatepeque
Retour sur El Congo
Ruta de las Flores
Cette route entre Ahuachapàn (aussi appelée Concepcion de Ataco) et Sonsonate est -comme son nom l'indique- bordée de fleurs. Elle traverse de jolies petites villes de style colonial. Le plus dur sera de faire un choix sur une journée de visite. Depuis le terminal Occidente de San Salvador, il faut prendre le bus n°205 jusqu'à Sonsonate puis prendre le bus n°249 en direction d'Ahuachapàn. Ce bus dessert tous les villages de la Ruta de las Flores: Nahuizalco, Salcoatitàn, Juaya, Apaneca, Concepcion de Ataco.
Ruta de las Flores: Nahuizalco
Coup de coeur pour ce village qui affiche fièrement son appartenance indigène, c'est d'ailleurs un des foyers indigènes les plus anciens et importants du Salvador. La maison culturelle explique la culture locale, les massacres subis par les indigènes, les inégalités sociales de l'époque coloniale et autres faits sur l'histoire des peuples Pipil et Nahualt. La place est très coquette avec ses jardins soigneusement entretenus. Tout autour s'étale le marché.
Ruta de las Flores: Salcoatitàn
C'est la population Nahuati qui est à l'origine de ce village niché à 1045 m d'altitude. Dans leur dialecte, le nom de la ville fait référence à Quetzalcoatl, le dieu du vent et de l'aube. A l'entrée de Salcoatitàn se trouve le parc La Cantarera annoncé par une belle fresque réalisée en mosaïque derrière laquelle se dresse un arbre imposant qui aurait 400 ans: le Ceiba. Cet arbre présent dans toute l'Amérique Centrale était sacré pour les Mayas pour lesquels il symbolisait l'axe du monde.
La légende dit que quiconque embrasse l'arbre Ceiba et lui rend grâce dans la langue Nahuatl, recevra en échange un cadeau des âmes des ancêtres indigènes qui l'habitent.
L'église coloniale avec la couleur blanche traditionnelle a été construite en pierre calcaire avec un toit de tuiles en 1824. Elle est entourée de mosaïques représentant divers symboles chrétiens. A côté d'elle se tient une autre église de couleur orange qui honore le même saint: l'archange Saint Michel. Elles font dace à la petite place du village.
Nous découvrons de belles façades et fresques au détour des rues du village.
Ruta de las Flores: Concepcion de Ataco
C'est la ville où se termine le circuit de la Route des Fleurs ou bien c'est là qu'il commence, cela dépend le sens qu'on a pris au départ. Tout comme les autres villages de cette route, le café reste l'une des principales ressources économiques et des plantations peuvent se visiter à l'extérieur des villes.
Comme dans toutes les villes du Salvador, des maisons arborent de belles couleurs qui tranchent avec le gris du bitume. Ci-dessus, un "moto-taxi", moyen de transport bien pratique pour se rendre d'un point à l'autre de la ville ou jusqu'à une plantation, en général 1$ la course.
Et ce village nous régale également avec ses belles fresques murales.
Quand on s'éloigne des rues de l'hyper-centre, la végétation reprend ses droits.
L'église décorée pour la semaine sainte qui approche.
Barra de Santiago
Nous avons logé une nuit à l'hôtel Capricho Beach House au bord de l'océan avec petite piscine, chaises longues, hamacs et la possibilité de se restaurer sur place avec des plats simples préparés par la jeune patronne et son employée. Il s'agit d'un tout petit hôtel sans prétention mais confortable. Nous avions l'impression de l'avoir privatisé car nous étions les seuls clients! https://www.facebook.com/caprichobeachhouse/?locale=es_LA
Pour nous rendre à La Barra de Santiago, nous sommes arrivés très tôt à la gare routière de Sonsonate puis nous avons pris le bus n°285. après avoir demandé le bus qui allait à "la frontera" et qui s'arrête au "desvio Barra de Santiago". L'hôtel est isolé, une employée est venue nous chercher à pied pour nous y accompagner. Il y a aussi la possibilité de prendre un camion-pickup entre l'arrêt de bus et l'hôtel, c'est ce que nous avons fait au retour. Il faut juste attendre un peu car c'est toujours difficile de connaître les horaires.
Gare routière de Sonsonate (partie rénovée) Beaucoup de palmiers, de cocoteraies, de fleurs sur la route (piste) qui nous mène à l'hôtel et la plage
La plage de la Barra de Santiago est différente de celle d'El Tunco bien sûr mais aussi de celle d'El Cuco. Pendant notre séjour, cela aura vraiment été trois plages trois ambiances si on peut dire. Les points communs de ces plages sont le sable gris volcanique, la force des vagues-rouleaux du Pacifique et la présence des pêcheurs (quoique les surfeurs sont plus nombreux à El Tunco) mais ce qui démarque la Barra de Santiago c'est la présence de son estuaire qui se termine en canaux dans la mangrove.
La plage est immense et offre une belle marche à pied depuis l'hôtel. Les courants sont forts mais on peut se baigner dans le bras de mer sans vagues.
On peut observer les pêcheurs le matin tôt ou vers la fin d'après midi/début de soirée.
Cette réserve naturelle située à 110km à l'ouest de San Salvador abrite de nombreuses espèces d'oiseaux mais aussi à l'intérieur de la mangrove, des crabes, des iguanes, des ratons laveurs (malheureusement nous n'en avons pas vu) et des... crocodiles! Les 260 000 salvadoriens qui habitent la zone ont été sensibilisés à la préservation de cette espèce menacée qui est à présent protégée (plus questions de ramasser et manger les oeufs par exemple) et évolue dans le canal Zapote. La zone est classée parc naturel, il faut s'acquitter d'un petit droit d'entrée lorsqu'on y pénètre en barque. Nous avons fait appel au guide mentionné dans le Petit Futé que nous avons contacté par Whatsapp. Il nous a proposé un tour du canal Zapote à la découverte des crocodiles, 65 $ pour deux personnes et deux bonnes heures. Il ne parle qu'espagnol et quelques mots d'anglais, connaît bien le canal bien sûr et les habitudes de ses pensionnaires. Il s'approche d'eux en douceur, jamais trop près pour ne pas déranger leur routine mais nous laisse largement le temps de prendre des photos. C'est le seul habitant à proposer des tours dans la mangrove. Il s'appelle Julio César Ollà Aviles mais dans le coin il est surnommé "Mapache" -raton laveur en espagnol- car il en a un chez lui domestiqué. Il a l'habitude de se présenter la veille du tour à l'hôtel.
De petits ranchos sympas au bord de l'estuaire et une barque de pêcheurs.
Les beaux oiseaux de la mangrove.
Et tout d'un coup... nous apercevons des écailles et des yeux effleurer la surface de l'eau..
Et voilà la star de la mangrove!
Retour dans l'estuaire où des pélicans prennent leur envol à notre approche.
Notre guide Julio nous offre de l'eau de coco à boire directement dans le fruit. C'est désaltérant, peu sucré, la coque en contient un bon litre!
Il nous conduit ensuite à un petit restaurant-paillotte situé au bord de l'estuaire, accessible depuis la plage mais peu visible et loin de l'hôtel, dommage on y serait bien retourné pour un autre repas car c'était bon et pas cher. Et l'avantage c'est qu'on se baigne dans l'estuaire pendant que la cuisinière prépare les plats! Si c'est pas la belle vie ça
Région ORIENTE
La partie Est du pays est plus rurale et moins touristique. Elle possède néanmoins de belles plages comme celle d'El Cuco et abrite le plus grand écosystème du Salvador au sein de la baie de Jiquilisco (que nous n'avons pas faite; il nous a semblé compliqué de nous y rendre et d'obtenir les informations adéquates afin de réserver à l'avance les excursions pour observer la faune). Elle comprend les départements de San Miguel, Morazàn, La Union et Usulatàn.
El Triunfo
Nous avons passé une nuit dans cette ville située à 83km à l'ouest de San Salvador chez le père et le frère de notre ami salvadorien afin de pouvoir nous présenter et visiter ensemble Alegria le lendemain.
La chaîne de restauration rapide salvadorienne Pollo Campestre a éte fondée en 1987 dans la ville de San Miguel. Elle propose essentiellement des formules avec du poulet frit élevé au Salvador. La chaîne résiste très bien face au géant américain KFC qui a du mal à s'implanter dans le pays.
Dans de nombreuses villes, les façades des boutiques sont colorées et parées de publicités.
Une belle fresque au détour d'une rue.
Alegria
Situé à 1240 m d'altitude et entouré de végétation luxuriante et de caféiers, le village d'Alegria est prisé le weekend par les familles salvadoriennes en quête de fraîcheur pour leur sortie dominicale. Il est vrai que le vent est un peu plus frais qu'ailleurs et c'est bien agréable. Nous avons pris un taxi avec la famille pour nous rendre d'El Triunfo au lac d'Alegria. L'entrée coûte 1.50$ pour découvrir cette lagune nichée dans un cratère de volcan. Une légende locale raconte qu'une femme vivrait au fond du lac et attirerait les hommes dans l'eau qui ensuite s'y noieraient. Je ne sais pas si elle existe mais une chose est sûre: la baignade est interdite car la terre du lac est très argileuse formant par endroits des bancs d'une boue qui ressemble à du ciment et vous enserre pieds et jambes comme si vous étiez pris dans une chape de béton... De plus l'eau est soufrée, d'ailleurs aucun poisson ne peut y vivre.
Traces de soufre Terre du lac façon ciment La couleur du lac varie selon l'exposition au soleil
La végétation autour du lac et sur le chemin qui nous fait rejoindre le village à pied est fabuleuse et très exotique pour nous.
Nous arrivons au village d'Alegria (qui signifie "joie" en espagnol) à pied. Nous sommes en semaine est l'endroit est calme. Nous mangeons au restaurant Mi Pueblito qui a plusieurs grandes terrasses offrant un joli panorama sur la vallée. Les serveurs en uniforme sont d'un professionnalisme irréprochable comme s'ils avaient fait une école hôtelière. Il doit y avoir du monde le weekend car le restaurant propose des repas pour des occasions spéciales comme l'anniversaire des 15 ans des filles, la "quincanera" ou récemment la Saint Valentin, il y avait encore les décors très kitsch. https://www.facebook.com/Restaurante.Mi.Pueblito.Alegria.Usulutan/?locale=es_LA
Nous faisons ensuite le tour du village: sa petite place, l'église, les boutiques de souvenirs et l'immanquable mirador de Cien Grados depuis lequel on peut observer la plaine avec en-dessous 100 marches colorées.
Le tour du village est vite fait mais en combinant sa visite avec la découverte du lac, la marche jusqu'au village et la pause restaurant, cela fait une petite parenthèse bien agréable loin de l'agitation des grandes villes.
Vue depuis le mirador Cien Grados
San Miguel
En arrivant à la gare routière (et oui, c'est ainsi que nous faisons connaissance avec toutes les villes que nous visitons ), on a l'impression qu'à San Miguel la vie est trépidante: beaucoup de gens s'affairent: les vendeurs sur les stands, les voyageurs, les piétons, la rue est bondée. Nous avons dormi deux fois à San Miguel, de façon non consécutive, afin de couper des trajets longs en bus. C'est une ville qui n'est pas particulièrement touristique (sauf pour son carnaval fin novembre), c'est plutôt un point de chute, de passage entre la région Occidente et Oriente. Nous avons logé à l'hôtel Camelot, à une dizaine de minutes à pied du terminal de bus. Les chambres sont simples sans charme particulier mais le lieu est idéal pour une étape: 30 euros la nuit avec un petit-déjeuner compris (4 euros pour un petit-déjeuner supplémentaire), une piscine bien appréciée car il fait très chaud à San Miguel. https://www.hotelcamelotsanmiguel.com/
On peut rejoindre le centre historique en 10 minutes et là, quel contraste avec notre arrivée! A 18h30 c'est désert et mort, tout ferme à 19h, il faut se dépêcher de manger dans un fast food chinois.
Quelques façades au détour des rues entre l'hôtel et le centre historique.
PLAGES de l'EST
Playa El Cuco
Nous sommes allés à El Cuco depuis San Miguel pour ne faire qu'une heure de trajet. La playa El Cuco n'a rien à voir avec El Tunco faite en début de séjour. Bien qu'elle soit la plage la plus populaire de l'est du Salvador, elle garde un côté sauvage et authentique où les pêcheurs sont plus nombreux que les surfeurs. Ici on y vient pour le farniente, le dépaysement, le calme, pas pour la fête et cela nous va très bien. Nous étions à l'hôtel Sambo Mambo Beach en bord de plage avec les chambres qui donnent sur un jardin luxuriant et les repas qui se prennent sur la terrasse avec vue sur la mer. Je le recommande https://sambomambo.com/
Les belles barques colorées des pêcheurs.
L'eau est chaude, 26/27°. Attention aux courants.
Ces paillottes appartiennent aux pêcheurs qui y abritent leur barque en journée et s'y reposent en famille.
Le soleil décline, il est temps d'aller pêcher, une activité prisée le soir également par de nombreux oiseaux qui ont le don de repérer le poisson comme cet héron.
Playa Las Flores
Cette plage jouxte la plage El Cuco. Elle est longue et quasiment déserte par moments. Elle est délimitée par endroits de la partie intérieure des terres par un mur de roche volcanique bien pratique pour se mettre à l'ombre!
On a souvent vu des arbres au Salvador dont on ne parvient pas à distinguer le tronc d'origine tellement que s'y mêle un entrelacs de branches autour.
Nous avions déjà longé une bonne partie de la playa El Cuco pour rejoindre celle de Las Flores, heureusement au bout de celle-ci nous avons eu une bonne surprise: un petit restaurant-paillotte sur la plage sans prétention où nous avons bien mangé en compagnie des locaux. Avec un super accueil de la cuisinière, tellement fière que des touristes étrangers mangent chez elle.
Le NORD du Salvador
C'est une zone montagneuse, frontière avec le Honduras. Elle abrite dans son centre le lac de Suchitlàn et ctte partie du pays est connue pour son joli village de style colonial espagnol Suchitoto ainsi que pour la culture de la canne à sucre. Elle possède aussi le Parc National de Monte Cristo. La région comprend les départements Chalatenango, Cabanas et les moitiés nord de Cuscatlàan et Santa Ana.
Suchitoto
Situé à 60km au nord de San Salvador (bus n°129), Suchitoto est un très beau village avec des maisons en adobe aux façades colorées et ornées de fenêtres typiques du style colonial et ses rues pavées qui surplombent le Lac Suchitlàn, le plus grand lac artificiel du Salvador. Certaines habitations ont des patios et des terrasses qui donnent sur le lac. En général, elles ont été transformées en restaurant et petit hôtel. Nous avons pu admirer le beau panorama et prendre quelques photos depuis l'un d'entre eux sans consommer, nous avions demandé la permission bien sûr.
Il y a pas mal de monde sur la place dominée par la cathédrale Santa Lucia d'un blanc immaculé alors que les rues du village alentour sont paisibles et on y croise peu de monde. Les familles quant à elles se concentrent plutôt autour du lac où l'on trouve des restaurants, une piscine avec vue sur le lac. Il y a un droit d'entrée pour accéder au lac, 1$ il me semble, et aucun supplément n'est à payer pour la piscine, ce qui est très intéressant pour les familles. A noter que de nombreux Salvadoriens se baignent habillés à la piscine et à la plage, cela surprend au début. Par contre, pour se promener en barque sur le lac, les prix sont très élevés 25$ par personne. Pour se rendre au lac depuis le village, c'est loin à pied et sans grand intérêt, mieux vaut prendre un "mototaxi" (en roue libre dans la descente sur une route pavée, ça décoiffe!) Côté artisanat, Suchitoto est l'endroit où acheter des vêtements couleur indigo façon délavage/tye and dye, la ville était une grosse productrice d'indigo au XIXème siècle.
Le lac Suchitlàn vu depuis le village, la terrasse d'un restaurant
Une jolie place secondaire à l'écart du coeur historique avec un petit kiosque comme dans tous les villages
Nous avons mangé dans un restaurant au bord du lac, c'était très bon. En fait, il y a une grande terrasse couverte avec plusieurs enseignes, petits restaurants. Puis nous sommes remontés en moto-taxi au village pour arpenter encore quelques ruelles.
La nourriture au Salvador
Le mets le plus populaire du pays est la "pupusa", une galette à base de farine de maïs ou de riz faite à la main, cuite à la plancha et fourrée au fromage, à la viande et/ou aux "frijoles", la purée d'haricots rouges. Par exemple la "pupusa revuelta" est garnie de fromage, d'haricots rouges en purée et de viande de porc hâchée. En 2005, le gouvernement en a fait le plat national du Salvador et la journée nationale de la pupusa est organisée chaque deuxième dimanche de novembre. On en trouve partout, sur les trottoirs en ville ou près des arrêts de bus en campagne, il y a des petites "pupuserias". C'est bon, nourrissant et bon marché, en général 1$ la pupusa au fromage. Il y a aussi la "pupusa loca" (littéralement la pupusa folle), elle a un diamètre beaucoup plus grand et contient de nombreux ingrédients, bref, elle vous cale bien! Les pupusas sont toujours servies avec du "curtido", une petite salade de chou et de carottes ainsi qu'une sauce tomate liquide.
Beaucoup de plats sont accompagnés soit de "frijoles" (de purée d'haricots rouges donc) ou de "casiamento", un mélange de riz et de purée d'haricots rouges ou encore de "chimol", une petite salade composée de dés de tomates fraîches, d'oignons et d'origan. Mêmes dans les fast foods, on vous servira avec votre burger ou votre poulet frit un petit bol de "chimol" ou de "curtido".
Certains ingrédients servent de base à plusieurs repas: petit-déjeuner et dîner par exemple avec des haricots rouges-"frijoles", des oeufs brouillés, des bananes frites...
La viande est beaucoup moins souvent consommée qu'en France, on peut très bien passer une journée sans en manger. Le poisson est davantage consommé et moins cher sur la côte Pacifique, logique.
Les prix des produits alimentaires dans les supermarché nous ont surpris, on les a trouvés élevés. La plupart des familles privilégient les petites "tiendas" pour leurs achats alimentaires, des boutiques-épiceries que l'on trouve disséminées partout en ville (même chose pour les habits, la quincaillerie etc, il vaut mieux acheter dans une "tienda").
Pour le petit déjeuner, un snack dans la journée ou en dessert, les Salvadoriens mangent des fruits qui poussent dans leur pays, principalement des ananas, papayes, mangue, pastèque, melon, fraise. Le goût de l'ananas et de la mangue est divin, renversant et n'a aucun rapport avec celui de ces fruits qu'on trouve en France métropolitaine. J'ai par contre trouvé le melon et les fraises moins savoureux que chez nous.
Les légumes que l'on retrouve le plus fréquemment sont -vous l'avez compris; les haricots rouges et les crudités du "curtido" mais aussi du maïs, de l'avocat, des concombres, des pommes de terre; appelées "papas" au Salvador et non pas "patatas".
"Le pain" c'est soit une version briochée sous forme de petits pains individuels ou, le plus souvent, des galettes de maïs appelées "tortillas" qui sont un peu croustillantes. Elles sont très bonnes et nourrissantes. On peut aussi parfois les trouver découpées en triangle et mises directement dans le plat.
tortillas salvadorenas, credit photo; TCS Noticias
Côté boisson, l'eau du robinet n'est pas potable, il faut boire de l'eau purifiée en bouteille. On trouve de très nombreux sodas comme Coca Cola et Pepsi bien sûr mais aussi des boissons inédites comme le Kolashampan (liquide orange, goût non identifié, à base de canne à sucre normalement :) ou encore le soda Tropical fresa ou uva goût fraise (non testé) ou raisin (testé, je ne reconnais pas la saveur du raisin mais bien frais ça passe bien!). La bière numéro un c'est la Pilsener née dans la ville de Santa Ana et produite par la plus grande brasserie du pays. Il y a aussi la Golden, plus légère et la Suprema, plus chère. Le vin est beaucoup moins consommé car c'est un produit cher qui n'est pas à la portée de tous. Les plus abordables sont les vins du Chili.
Une boisson typique testée: "Horchata de morro"; boisson laiteuse beige à consommer bien fraîche avec des glaçons, elle est préparée avec des graines du fruit Morro (je ne connais pas ce fruit!) et je peux vous dire qu'elle est très nutritive. Je ne suis pas très fan, je l'ai trouvée un peu écoeurante. Apparemment, l'horchata se décline en plusieurs versions/recettes selon le pays d'Amérique latine ou centrale ou l'Espagne. Une autre boisson testée au bout des lèvres car très épicée: la Michelada, de la bière avec de la tomate, du Tabasco, du piment, du citron... là aussi il y a des variantes. Bien fraîche, c'est bon mais il faut faire attention avec nos côlons européens Enfin, j'ai également goûté la Flor de Jamaïca, c'est à dire le jus infusé de la fleur d'Hibiscus. Cela se boit très frais et c'est délicieux mais attention à ne pas en boire trop d'un coup car cela a des effets... sur notre tuyauterie!! En tout cas c'est très bon du coup nous avons ramené un paquet de fleurs d'Hibiscus séchées pour tenter d'en faire cet été! Enfin, le top c'est de boire en bord de plage de l'agua de coco directement dans le fruit. Un moyen sympa de s'hydrater (il y a un bon litre dans la noix de coco!). On en trouve en dehors des plages bien sûr que l'on peut boire à la paille ou dans un sachet plastique si on prend le bus.
Se déplacer en bus pour visiter le pays
Nous nous sommes déplacés en bus pour toutes nos visites. Tout d'abord, je tiens à vous rassurer: il n'y a pas de problème de sécurité dans les bus locaux au Salvador. Ils sont tous équipés de caméras et la moindre infraction est sévèrement sanctionnée, ça refroidit les velléités de vol à la tire... Prendre le bus urbain appelé Chicken bus au Salvador est une expérience à part entière, je dirais même que cela fait partie des incontournables à faire entre la décoration du véhicule, la musique, les courants d'air, les vendeurs ambulants qui montent et descendent pour proposer nourriture, boisson, médicaments, chaussettes... Toutefois, si vous avez du mal à supporter la foule, le bruit (le chauffeur met souvent la musique à fond), il vous faudra privilégier un autre type de bus car les chicken bus sont souvent bondés (bon Ok, tout le temps!)
Tous les bus portent un numéro ainsi que le nom de leur destination, ce qui aide évidemment beaucoup. Quant aux arrêts de bus... hormis dans les terminaux des gares routières, ils ne sont que très rarement signalés par un panneau... En gros lorsqu'on voit des gens attendre attroupés en bord de route, on sait qu'un bus va s'arrêter et dans la campagne, j'ai l'impression qu'on peut prendre le bus un peu partout, il suffit de le héler en bord de route. Se déplacer en bus demande donc de savoir parler/se débrouiller en espagnol, ne pas être timide et ne pas hésiter à demander. Avoir le sens de l'orientation peut aider aussi! Une fois dans le bus, si on s'arrête avant le terminus, il vaut mieux le signaler au chauffeur qui vous dira quand il faut descendre (puisque les arrêts de bus ne sont pas repérables), sinon pour demander un arrêt, il y a une petite cordelette au-dessus des vitres à tirer et parfois un bouton à presser comme chez nous. Les Salvadoriens n'hésitent pas à nous renseigner et à offrir leur aide dès qu'ils nous voient nous interroger. Notre premier jour en bus, nous nous sommes trompés, lorsque nous l'avons réalisé, nous sommes descendus et un homme qui descendait lui aussi nous a accompagné jusqu'à l'arrêt de bus pour reprendre la bonne direction et il nous a noté le numéro des bus pour visiter les principaux points d'intérêts du pays!
Les Chicken Bus: se sont d'anciens bus scolaires américains mais rares sont ceux qui sont restés jaune! Ils arborent différentes couleurs pour leur nouvelle vie et ont parfois des accessoires comme des réflecteurs, des ailerons, des fresques et des autocollants à la gloire de Dieu et Jésus. Ils desservent des petites et grandes distances, les prix varient de 0.35$ à 2.5$ et le prix est toujours affiché au-dessus de chauffeur.
Les mini-bus desservent de courtes distances, le ticket ne coûte pas plus d'un dollar. Il n'a pas forcément un numéro mais le nom de la destination est indiqué, par exemple "Metrocentro"; le centre commercial de San Salvador quand on habite en banlieue.
Le bus especial ressemble à nos bus de tourisme et il a tout le confort nécessaire: la climatisation, une soute pour les bagages et il ne s'arrête pas pendant le trajet, on gagne donc du temps. Le super especial offre encore plus de confort comme la projection d'un film sur plusieurs écrans. Les prix de ces catégories de bus sont plus élevés, jusqu'à 5$.
Il y a également la possibilité de se déplacer en Uber ou en taxi pour rallier un point à un autre rapidement sur une distance courte. Le prix de la course se négocie avant de démarrer.
Informations pratiques El Salvador
La bonne période pour s'y rendre: du mois de novembre au mois de mars-avril, c'est la saison sèche. Température à San Salvador entre 32 et 38°. Du mois de mai à octobre, c'est la saison humide. Le climat est tropical.
Le vol: il existe un vol direct Madrid-San Salvador avec la compagnie Iberia (douze bonnes heures). Il faut compter entre 850 et 1000 euros avec les bagages inclus. Comme souvent et pour de nombreuses destinations, les prix varient d'un jour à l'autre... pour augmenter évidemment, même en effectuant ses recherches en navigation privée. Il n'y a pas de vol direct vers le Salvador depuis Paris.
La monnaie: le dollar américain. Il vaut mieux avoir des petites coupures, le prix des transports, de la nourriture et des souvenirs n'étant pas très élevé cela rendra plus facile les paiements.
La langue parlée: l'espagnol avec quelques variantes de vocabulaire par rapport au castillan.
Le décalage horaire: moins 7h en hiver par rapport à la France.
Formalités d'entrée dans le pays: un passeport valide au moins 6 mois après la date de retour. Pas de visa pour les séjours inférieurs à 90 jours.
Santé: aucune vaccination n'est obligatoire pour les voyageurs européens.
Courant électrique: il faut un adaptateur universel car les prises sont identiques à celles que l'on trouve aux Etats-Unis et au Canada.
Internet: la WIFI est disponible dans les centres commerciaux, les fast foods, certains restaurants et offices de tourisme, les hôtels.
A prévoir dans sa valise (pour la saison sèche): des vêtements légers et confortables: petites robes pour se faire plaisir mais surtout des t-shirts, des shorts pour être à l'aise sur tout type de visite. Une veste (petite laine) ou sweat et un léger coupe vent pour 15 jours cela suffit, à moins d'être bien frileux, vous n'allez pas la sortir plus d'une fois ou deux (par contre vous allez apprécier une veste sur le trajet retour dans les vols vers l'Europe). Sandales/tongs et maillot de bain pour la plage. Sinon une bonne paire de baskets partout ailleurs (je déconseille de porter des nus pieds en ville, les trottoirs sont irréguliers, certaines rues pavées, il y a de la poussière). Chapeau ou casquette et crème solaire PARTOUT quel que soit le type de lieu visité. Un répulsif anti-moustiques (pas la citronnelle classique, choisir en pharmacie un répulsif pays exotiques), vous en aurez forcément besoin au bord de certains lacs et plus ou moins besoin selon le degré d'attirance de votre peau pour les moustiques! (en gros si vous plaisez à ceux de France, vous plairez bien aussi à leurs homologues salvadoriens!).
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